Le Tai Chi Chuan

Le Tai Chi Chuan ou Taiji Quan (selon la transcription retenue) est un art martial chinois. Il peut être lent, rapide, interne, externe, il est universel.

C’est une gymnastique énergétique globale, une méditation en mouvement, source de bien être physique et mental, un art de longue vie, qui s’adresse à tous.

Tai Chi Chuan, est composé des caractères : (Tai) = suprême, grand ou formidable, (Chi) = faîte, ultime, extrême, (Chuan) = poing, paume ou boxe.

Le Tai Chi est le principe qui régit l’univers et préside à l’union du Yin et du Yang. Il est symbolisé par le symbole du Yin/Yang.

On peut traduire littéralement Tai Chi Chuan par « boxe du faîte suprême ».

La Légende

Au mont Wudang est étroitement associée la personnalité du taoïste Zhang San Feng, qui aurait vécu sous les Song du Sud (1127-1279) ou plus tard.

C’est cet éminent personnage, que l’on présente généralement comme le créateur du Tai Chi Chuan. En effet, si l’on interroge les maîtres sur l’origine de cet art, ils content pour la plupart l’histoire suivante : un jour que l’ermite Zhang Sanfeng était à la fenêtre de sa hutte sur le mont Wudang, son attention fut attirée par le cri étrange d’un oiseau. Se penchant, il vit une pie effrayée descendre d’un arbre au pied duquel se trouvait un serpent. Un duel s’ensuivit.

L’histoire dit que ce combat inspira les principes de la boxe du Taiji à Zhang Sanfeng. On dit que le serpent, avec ses mouvements souples et spiralés, vient à bout de la force de l’oiseau dure et linéaire (mais on ne sait pas si l’un des deux l’emporte).

Chacune des histoires contées dans les arts martiaux peut être interprétée d’une manière historique ou d’une manière symbolique. On pourrait donc très bien imaginer que les deux animaux luttent encore aujourd’hui. Ils ne seraient que la représentation de la cohabitation pacifique des contraires.

Traité sur le Tai Chi Chuan

Ce texte fait partie des textes classiques, il est attribué à ZHANG SAN FENG, éminent taoïste supposé être l’un des fondateurs du Tai Chi Chuan.

Dès le moindre mouvement, toutes les parties du corps doivent être légères, agiles et reliées entre elles. Il convient de stimuler le souffle, de concentrer l’énergie spirituelle, de faire en sorte que les mouvements ne présentent aucune rupture, qu’ils n’aient ni creux ni bosse et qu’ils s’enchaînent sans interruption.

L’énergie interne prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes, est contrôlée par la taille, et se manifeste dans les doigts. Des pieds à la taille en passant par les jambes, il faut une unité parfaite ; ainsi, dans l’avance ou le recul, il sera toujours possible de saisir le bon moment et une position avantageuse. Si le corps vient à être disloqué, la cause est à rechercher dans les jambes et la taille.

Haut ou bas, avant ou arrière, gauche ou droite, le principe reste le même : c’est
l’intention qui dirige le geste et non pas une chose extérieure. Il n’y a pas de haut sans bas, ni d’avant sans arrière, ni de gauche sans droite ; l’intention d’aller vers le haut contient nécessairement en elle l’idée d’un mouvement vers le bas, tout comme lorsque vous soulevez une chose dans l’intention de la détruire séparez-la de sa racine et vous pourrez être assuré qu’elle sera anéantie rapidement.

Il convient de distinguer clairement l’énergie interne en état de « vide » et de « plein ». Chaque mouvement possède son propre état d’énergie et les variations de mouvement ne se manifestent totalement que dans le changement de « vide » et de « plein ». Toutes les parties du corps doivent être reliées entre elles, articulation par articulation, sans la moindre rupture.

La longue boxe est semblable aux flots d’un fleuve ou d’un océan, qui se meuvent continuellement et sans fin.

Parer (peng), tirer vers l’arrière (lu), presser (ji), repousser (an), trancher (cai), tordre (lie), donner un coup de coude (zhou) et donner un coup d’épaule (kao), représentent les huit trigrammes.

Avancer, reculer, se déplacer vers la gauche, se déplacer vers la droite et se fixer au centre correspondent aux cinq éléments.

ZHANG SAN FENG